Avez-vous entendu parler de la « démission silencieuse », cette tendance dont la presse s’affole ? Apparemment de plus en plus de travailleurs refusent discrètement de se dépasser. Ils ne répondent pas aux courriels après les heures de travail. Ils disent non aux heures supplémentaires. Ils font juste ce qui est demandé, et pas plus.
Cette tendance fait rager des gens comme Kevin O’Leary (de Dragon’s Den et Shark Tank). Bien sûr, les dirigeants de grandes sociétés misent depuis longtemps sur le fait que les employés font plus que ce pour quoi ils sont payés. D’autres, comme Arianna Huffington, affirment que la démission silencieuse est « une réaction à un problème très réel – l’épidémie mondiale de stress et d’épuisement professionnel ».
La démission silencieuse n’est pas l’apanage des grandes sociétés
Je vois aussi des propriétaires d’entreprises – des femmes et des hommes – qui démissionnent discrètement eux aussi. Avec les difficultés financières et la peur de la pandémie, plus la pénurie de main-d’œuvre et la course pour retourner à la normale, je constate que de nombreuses Consœurs en Affaires en ont assez de se démener et d’être des « #BossBabes ». Se pourrait-il que nous assistions enfin au rejet de cette mentalité où la vie d’entrepreneure n’est que jusqu’à quel point on peut gagner de l’argent?
Trop épuisée pour s’en soucier ou commencer à établir ses limites ?
Tout porte à croire qu’on s’avance vers l’établissement de limites. Par exemple, certains propriétaires d’entreprises aux Îles-de-la-Madeleine aux Québec, ont décidé de fermer leurs portes en plein milieu de la saison touristique , pour pouvoir profiter de l’été. J’ai remarqué que de plus en plus de femmes entrepreneures sont parties en vacances de famille cet été, et tant mieux pour elles ! Les Européens le font depuis des années. Peut-être sommes-nous en train de rattraper notre retard.
Comme toute tendance majeure, ça pourrait être l’occasion de repenser notre façon de travailler, collectivement et individuellement.
Pour vous, en tant que propriétaire d’une PME:
Quelles sont les heures de pointe de vos clients ? Prenez-vous conscience de vos journées les plus rentables ? Vos heures les plus rentables ? Cela pourrait vous aider à repenser vos heures d’ouverture et de fermeture, surtout si vous êtes dans le commerce de détail ou les services personnels tels l’esthétique et les soins à la santé.
Est-il logique pour vous de fermer quand tout le monde le fait ? Le lundi est un jour de congé pour de nombreux professionnels de la coiffure et de l’esthétique. Votre entreprise pourrait-elle bénéficier d’heures d’ouverture spéciales le lundi, même si c’est une ou deux fois par mois ? Si vous pouvez la rendre plus rentable comme ça, peut-être que vous pourriez fermer les samedis, ou une autre journée à votre gré.
Est-ce que vous interrogez vos clients sur vos heures d’ouverture et de fermeture ? Peut-être n’êtes-vous pas obligé de rester ouvert aussi longtemps que vous l’avez fait.
Collectivement, il est peut-être temps de discuter de modèles d’entreprise plus collaboratifs :
Avez-vous envisagé de discuter des heures d’ouverture et de fermeture, ou des périodes de vacances, avec d’autres propriétaires d’entreprises, même vos concurrents ? Et si tous les propriétaires de restaurants et de cafés de votre village se réunissaient pour discuter de qui reste ouvert et quand ? Je ne suggère pas ici une collusion ou une fixation des prix, mais plutôt une discussion à cœur ouvert sur ce qui a du sens pour nos régions rurales afin que nous puissions tous être plus rentables et avoir une vie!
Et si ces conversations s’étendaient au partage d’autres ressources, comme le personnel de service, la comptabilité ou l’aide aux médias sociaux ?
Qu’en pensez-vous?
Constatez-vous également ce phénoméne de la démission silencieuse? L’observez-vous aussi dans les petites entreprises ? Si oui, est-ce une bonne chose ?
Je serais ravie d’entendre vos réflexions ici ! Comment pouvons-nous faire des affaires différemment pour que nous puissions tous prospérer en tant que femmes propriétaires d’entreprises rurales ?
Je serais ravie d’entendre vos réflexions ici ! Merci d’avoir lu tout le long et laissez-moi un commentaire ci-dessous !

Je trouve que c’est une excellente réflexion que tu proposes ! Je ne suis pas entrepreneuse mais je suis une gestionnaire en ressources humaines. Prendre le temps d’avoir ce recul et se questionner afin de remettre en question les modèles d’affaires c’est important afin d’aller plus loin et surtout de mieux bâtir l’avenir autant comme entrepreneur que pour pour les salariés !
Merci beaucoup pour tes observations, Marie-Claude. On voit ce phénomène de la part des femmes qui son à leur compte, tout autant qu’avec celles qui travaillent comme gestionnaires. Il en temps de prendre le temps de vivre mieux!
J’ai entendu parler de la démission silencieuse la semaine dernière pour la première fois lors d’un reportage à l’émission de Pénélope, à Radio-Canada, à la première chaîne. En lisant votre blogue, Doreen, je me suis dit que j’étais en train de vivre ce défi dans un bénévolat trop envahissant, trop intense, qui exige juste trop de mon temps. C’est même pu l’fun de faire du bénévolat. En temps qu’entrepreneure (consultante), je n’ai pas à être disponible à des heures fixes sauf lors de rendez-vous précis. Quand on ajoute l’ensemble de ce qui compose une semaine de travail, du bénévolat et d’autres responsabilités, c’est là où on se dit « Oui pour la démission silencieuse ». Je vais faire ce qui est nécessaire pour préserver ma santé mentale, me dire « oui à moi » et laisser tomber, lâcher prise ce qui ne fait plus de sens et qui m’épuise.
Merci d’avoir partagé ton expérience, Andréanne. Je crois fortement que si on prend le temps de s’en parler davantage, comme on le fait ici, on peut peut-être finalement de freiner ce train qui nous mène pas dans la bonne direction. On commence à s’affirmer davantage, et à établir nos limites clairement, sans se sentir coupable. Ça fait du bien!
Je suis consultante. Je me suis offert une pause de trois mois cet été. Je réalise que j’avais sous-estimé mon besoin d’une pause. Je reprends à l’automne à un rythme réduit.
C’est pas simple pour tout le monde mais il faut prendre soins de soi.
Je suis tout à fait d’accord avec toi, Lise. Je réalise aussi que je dois apprendre à prendre de vraies pauses, et résister à jeter un coup d’œil aux médias sociaux, aux courriels, etc. pour les affaires ! Pas facile !